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« Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que ceux qui croient en lui ne périssent pas mais aient la vie éternelle. » Jn 3, 16

Nous avons la certitude de l’amour du Père. Voilà ce que la croix a déposé en nous. Le pape François dit, je cite : « Elle (la croix) nous a offert le bien que personne ne peut nous donner, la certitude de l’amour fidèle de Dieu pour nous. Un amour tellement grand qu’il entre dans notre péché et le pardonne ; qu’il entre dans notre souffrance et nous donne la force de la porter, qu’il entre même dans la mort pour la vaincre et nous sauver. Dans la croix du Christ , il y a tout l’Amour de Dieu… » 1

Nous avons connaissance de la portée de ce sacrifice, il est pourtant parfois bien difficile de la vivre, de faire nôtre cette réalité, et d’avoir une pleine entière confiance en ce Dieu qui a tout sacrifié pour nous.

Il y a une différence entre avoir la connaissance de ce sacrifice et de ce don d’amour gratuit et vivre la rencontre qui permet de porter nous aussi notre croix. La connaissance enfle mais l’amour édifie 1 cor 8, 1.

Souvent nous connaissons les écritures, mais nous avons du mal à nous laisser à la rencontre, et laisser la parole demeurer en nous. Dans l’évangile de ce jour, Jésus dit aux juifs « Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez y trouver la vie éternelle ; or, ce sont les Écritures qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! »

Nous avons, parfois ancré dans notre inconscient, une image déformée de Dieu, une image qui nous éloigne de la source même de l’amour, de la vie. Cette déformation peut être issue de notre histoire personnelle, de notre environnement familial, mais est également fortement ancrée dans la représentation collective d’un Dieu tout puissant, qui s’impose à l’individu.

Le cardinal Cantalamessa, dans son homélie , laissez-vous réconcilier avec Dieu, nous dit que c’est cette vision déformée qui va nous faire baisser intérieurement la tête, au moment de dire « que Ta volonté soit faite » dans la prière du Notre-Père. Je cite  « On prononce la phrase en baissant intérieurement la tête, comme résigné, comme si on se préparait au pire. Inconsciemment, on relie la volonté de Dieu à tout ce qui est désagréable, douloureux, à ce qui, d’une façon ou d’une autre, sera vu comme quelque chose qui porte atteinte à la liberté et au développement individuel, nous mutile. Un peu comme si Dieu était l’ennemi de toute fête, de toute joie et de tout plaisir. Un Dieu hargneux et inquisiteur. » 2
Cette idée entretient l’image d’un Dieu qui exige la mort de son Fils pour se réconcilier avec le monde, à quoi Saint Bernard répondait : « Ce n’est pas la mort du Fils qui lui a plu mais sa volonté de mourir spontanément pour le salut du monde ». Ce n’est donc pas la mort qui nous a sauvés mais l’amour! 2

Ce n’est pourtant pas de cette manière que nous abordons la croix. Nous l’associons très souvent à une vie de souffrance, de négation … La croix nous fait peur parce qu’on voit ce qu’elle va nous demander comme efforts. Et selon nos pensées humaines, nous regardons d’abord, ce que cela va nous coûter. Voilà les pensées humaines habituelles de la croix. Encore une fois nous nous éloignons de Dieu.

Mais les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées. Pour Dieu, la croix est la logique même d’un amour qui se donne jusqu’au bout, pour nous sauver, chacun d’entre nous. Il s’agit d’un Dieu qui n’a pas hésité, qui n’a pas regardé l’effort, ce que ça allait lui coûter. Alors même que sa conscience de la Vie et de ce qu’il sacrifiait était absolue. Une conscience de la Vie et de son prix, que nous n’aurons jamais. Et c’est fixé sur ce prix qu’est la VIE et la certitude, qu’il nous permet d’y accéder, qu’Il s’est donné. Les yeux fixés sur nous Il s’est livré.

Le pape Benoît XVI nous exhortait à réviser notre image de la croix.
« Chers amis, la Croix nous fait souvent peur, car elle semble être la négation de la vie. En réalité, c’est le contraire ! Elle est le « oui » de Dieu à l’homme, l’expression extrême de son amour et la source d’où jaillit la vie. »

La croix signe d’amour absolu ; d’un instrument de haine, de défaite et de mort, Jésus Christ a fait un signe d’amour, de victoire, de triomphe et de vie. 1

Porter sa croix, entrer dans les pensées de Dieu, c’est se laisser contaminer par l’amour. C’est réduire la distance qui nous sépare de Dieu. C’est éprouver la souffrance de la séparation d’avec Dieu et consentir à l’amour.
Porter sa croix est un acte d’aujourd’hui pour notre vie d’aujourd’hui. C’est laisser l’amour venir à notre rencontre et nous apprendre à aimer.

Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils […] Quant à nous, nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier. 1 Jn 4, 10. 19

Prendre sa croix c’est laisser l’amour nous aimer, c’est laisser Le seul capable d’aimer, nous envahir. Prendre sa croix c’est consentir à l’amour, pour qu’à son Image nos apprenions à aimer.


Je t’aime tel que tu es – Prière de Mère Thérèsa

Voici que je me tiens à la porte et que je frappe.
C’est vrai ! Je me tiens à la porte de ton cœur, jour et nuit.
Même quand tu ne m’écoutes pas, même quand tu doutes que ce puisse être Moi, c’est Moi qui suis là.
J’attends le moindre petit signe de réponse de ta part, le plus léger murmure d’invitation, qui me permettra d’entrer chez toi.
Je veux que tu saches que chaque fois que tu m’inviteras, je vais réellement venir.
Je serai toujours là, sans faute. Silencieux et invisible, je viens, mais avec l’infini pouvoir de mon amour.
Je viens avec ma miséricorde, avec mon désir de te pardonner, de te guérir, avec tout l’amour que j’ai pour toi ;
Un amour au-delà de toute compréhension, un amour où chaque battement du cœur est celui que j’ai reçu du Père même.
Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimé.
Je viens, assoiffé de te consoler, de te donner ma force, de te relever, de t’unir à moi, dans toutes mes blessures.
Je vais t’apporter ma lumière. Je viens écarter les ténèbres et les doutes de ton cœur. Je viens avec mon pouvoir capable de te porter toi-même et de porter tous tes fardeaux.
Je viens avec ma grâce pour toucher ton cœur et transformer ta vie.
Je viens avec ma paix, qui va apporter le calme et la sérénité à ton âme.
Je connais tout de toi. Même les cheveux de ta tête, je les ai tous comptés.
Rien de ta vie est sans importance à mes yeux.
Je connais chacun de tes problèmes, de tes besoins, de tes soucis.
Oui, je connais tous tes péchés, mais je te le redis une fois encore : Je t’aime, non pas pour ce que tu as fait, non pas pour ce que tu n’as pas fait.
Je t’aime pour toi même, pour la beauté et la dignité que mon Père t’a données en te créant à son image et à sa ressemblance.
C’est une dignité que tu as peut-être souvent oubliée, une beauté que tu as souvent ternie par le péché, mais je t’aime tel que tu es.

1. Citations du pape François : Discours lors du chemin de croix avec les jeunes à Rio de Janeiro, 26 juillet 2013.
2 Homélie du Cardinal Cantalamessa, vendredi 25 mars 2016 – « LAISSEZ-VOUS RECONCILIER AVEC DIEU »

Jeudi de la 4ème semaine de Carême – 23 mars 2023 – Gabrielle GRONDIN, Laïque

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