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« Miséricorde », ce mot est prononcé deux fois par Marie dans le Magnificat. Elle
proclame la grande promesse qui court à travers l’Ancien Testament ; le cœur de
son message n’est rien d’autre que la Miséricorde divine.
« Il se souvient de sa Miséricorde, comme il l’avait dit à nos pères » (Lc 1, 54).
Saint Thomas d’Aquin (+1274) enseigne : « La Miséricorde de Dieu apparaît à
toutes ses œuvres. Elle est la source première de toutes choses ». (1)
Depuis le « lancement du monde » Dieu ne cesse d’agir pour la vie et le bonheur
de l’homme. « Se souvenant de son amour » (Lc 1,54), il a déployé d’âge en âge
son dessein. Le dessein divin est venu s’égrener sur l’histoire par l’élection
d’Abraham, puis d’un peuple issu de lui.
La Loi : Le don de la Loi à Israël (Si 24,23-34) manifeste une étape particulière de
la profondeur du dessein de Dieu, car c’est la Loi qui fait abonder la sagesse.

La Sagesse

Ben ’Sira médite sur la relation personnelle de la Sagesse à Dieu. Pour lui, la
Sagesse est sortie de la bouche du Très-Haut (voir Si 24,3) ; elle a été créée avant
toutes choses dès l’éternité et pour toujours par Dieu, qui seul est sage. (voir Si
,4-5 ; 24,9). La sagesse est un don de Dieu à ceux qui l’aiment (voir Si1,10b).
« Les projets de son cœur subsistent d’âge en âge » (cf. Ps 33,11) et ils dépassent
infiniment la compréhension des hommes : « Mes pensées ne sont pas vos
pensées, et mes voies ne sont pas vos voies, car autant le ciel est plus haut que la
terre, autant mes voies sont plus hautes que vos voies, et mes pensées que vos
pensées » (Is 55,8-9).

Je te fiancerai à moi dans la tendresse

Le Fils de Dieu
Enfin à la plénitude des temps, « en ces jours qui sont les derniers, Dieu nous a
parlé par le Fils qu’il a établi héritier de toutes choses, par qui aussi il a fait les
siècles » (cf. He 1,2). Depuis l’origine, Dieu n’a rien d’autre à dire et à donner que
« sa Miséricorde ». Et l’objet de la promesse se réalise dans la venue du Messie.


Devenir fils de Dieu

« Oui, Jésus le Christ est venu parmi nous, sous le double signe de l’eau et du sang.
Il ne s’est pas seulement fait baptiser dans l’eau, il a aussi versé son sang. Et
l’Esprit rend témoignage (en nous) que c’est vrai » (cf. 1 Jn 5,8)

Par la mort et la résurrection de Jésus, Messie, Fils de Dieu, Dieu le Père nous
porte par ce Cœur transpercé de Jésus : Il vient nous restaurer dans notre dignité
d’enfants de Dieu et nous donner la vie éternelle. Il nous fait participer à sa propre
vie en nous unissant à Jésus, dans le baptême.

Le chant d’entrée de la messe de Pâques (2), tiré du psaume 138, nous rapporte
le dialogue sublime entre le Fils et le Père : « Je suis ressuscité, et je suis toujours
avec toi, alléluia ! Tu as posé ta main sur moi, alléluia ! Ta sagesse s’est montrée
admirable, alléluia, alléluia ! Seigneur tu m’as mis à l’épreuve et tu me connais ;
tu connais mon repos et ma résurrection ».
Cette intimité retrouvée par le Christ avec Dieu son Père devient aussi possible à
ceux qui croient en Jésus. Cette divine intimité avec son Père, le Fils la partage
avec ses disciples qu’il appelle ses frères : « Je monte vers mon Père et votre
Père » (Jn 20,17), dit Jésus ressuscité à Marie Madeleine. (Comme Fils de Dieu,
Sagesse de Dieu, il n’avait jamais quitté l’intimité du Père : « La Sagesse est le
reflet de sa splendeur, le rayonnement de sa gloire et la source de sa bonté » (Sg
7, 25). Fils de Dieu fait homme, Jésus ressuscité nous élève dans la gloire de son
Père. En cela réside le mystère insondable de sa miséricorde.

La fête de la Miséricorde par la résurrection de Jésus
Le Saint Pape Jean-Paul II a institué la fête de la Miséricorde en l’an 2000 le jour
de la canonisation de Sainte Faustine, apôtre de la Miséricorde divine (25 août
1905- 05 octobre 1938). Le Christ lui avait dit : « La Fête de la Miséricorde est issue
de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche
après Pâques ».
Ce rapprochement entre le mystère de la résurrection et la Miséricorde éclaire le
sens profond de la Miséricorde comme surabondance du don de Jésus vivant aux
hommes, c’est Dieu lui-même qui se donne en faisant un usage extraordinaire de
la justice. La Miséricorde divine, surabondance d’Amour, vient ranimer au plus
profond de nous-mêmes ce qui a besoin d’être guéri pour revivifier et diviniser

notre relation avec Dieu et avec nos frères. C’est un amour divin qui convertit les
cœurs et donne la paix.
Ce rapprochement entre le mystère de la résurrection et la Miséricorde nous
invite à voir la Miséricorde comme la manifestation d’un amour plus fort que la
mort et engage à vivre de la dynamique pascale.

C’est aussi prendre le parti de la lumière sur les ténèbres, suspendre le jugement
et se faire l’autre de l’autre, le frère de l’autre. « Seule la tendresse nous sauvera
de l’œuvre de l’accusateur ». (cf. Ap 2,12). Seul celui qui s’obstinera dans l’orgueil
se perdra lui-même.
« Jésus, j’ai confiance en toi », c’est bien la prière qui figure comme légende en-
dessous de l’Icône de la Miséricorde. Elle représente Jésus ressuscité lors de son
apparition à Sainte Faustine.

PRIONS : Dieu d’infinie miséricorde, dans la profondeur du Cœur de Jésus , nous
te rendons grâce. Nous te remercions pour La Vierge Marie, Notre tendre Mère de
miséricorde et nous te supplions de ramener par son intercession la grâce et la
paix de ton Fils miséricordieux. Amen.

(1) cf. Somme Théologique Ia, q.21, a.4
(2) Resurrexi. Chant grégorien du dimanche de Pâques

Méditation du Deuxième dimanche de Pâques – Dimanche de la miséricorde – 11 avril 2021 Saholy Rabiazamaholy

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