« L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi. Le Seigneur, en effet, a fait de moi un messie, il m’a envoyé porter joyeux message aux humiliés ». Isaïe, chapitre 61, verset 1 

A la lecture du livre d’Isaïe – et, à même niveau, de celle  de l’évangile de saint Luc- , nous pouvons nous interroger : que veut dire « Evangéliser les pauvres » ? Il nous semble plus aisé de nous contenter de ces seuls mots que d’en rendre plus facile leur impérative réalisation.

Avons-nous, à la manière des missionnaires du Nouveau Monde confrontés à des peuplades ignorantes du Dieu créateur, à les « moraliser », à les « catéchiser » ? Nous y éprouverons sans nul doute les pires difficultés. L’Esprit du Seigneur est sur chacun de nous : aussi devons-nous, tout simplement, avec la joie de cet amour fraternel et cette humilité missionnaire, annoncer à nos pauvres cette Bonne Nouvelle : Dieu s’intéresse à eux.

Mais comment le leur dire sans des gestes concrets de justice et d’amour ? Sommes-nous pénétrés de ce que cette Bonne Nouvelle consiste à les faire entrer, et d’autres avec eux, dans ce que Jésus désigne comme « le Règne de Dieu », un règne caractérisé, notamment, par des relations de justice, de partage, de communion et de foi en Dieu ?  Faisons nôtre l’appel à la conversion adressé par le prophète Sophonie aux « pauvres du pays » de toujours rechercher « la justice » et « l’humilité »  pour être, peut-être, « à l’abri, au jour de la colère du Seigneur » (So 2, 1-3).

Ma relation à Dieu est-elle à la hauteur de ma relation aux déshérités de ce monde ? Nos communautés s’identifient-elles aux pauvres ? Aimons-les avec les yeux de Dieu. Lui qui veut faire d’eux des justes. Et même les premiers des justes.

 Pour aller plus loin avec la parole   

 Levant les yeux sur ses disciples, Jésus disait : « Heureux, vous les pauvres, car  le Royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Evangile selon saint Luc, chapitre 6, verset 20-21   

Diacre Jean-Marie Armand

Chemin de Carême, le 18 mars 2014