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La joie deviendra une des règles fondamentales des Missionnaires de la Charité. Mère Teresa avait ainsi l’habitude de regarder ses sœurs dans les yeux. Si elle remarquait de la fatigue, un malaise ou de la tristesse, elle les invitait à s’arrêter et à se reposer, expliquant qu’il y avait déjà assez de tristesse dans le monde sans que les sœurs viennent y ajouter la leur. Elle ne le disait pas pour les mortifier ou les culpabiliser, mais avec la douceur d’une mère pour sa fille, suivant l’exemple de sa propre mère.

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A la maison comme à la paroisse, Ganxhe cherchait toujours le bon côté des personnes. C’était spontané. Non qu’elle ne s’aperçoive pas des défauts de son entourage, mais elle s’efforçait de ne pas en tenir compte.

Elle avait déjà, au fond d’elle-même, parcouru tant de chemin. Elle savait prier et elle priait beaucoup. Elle savait se donner, elle le faisait le sourire aux lèvres sans jamais se lasser. Elle savait consoler et être indulgente avec les autres.

Lorsque Dieu appelle, Sœur Teresa court. Comme le faisait son papa. Dieu appelle et elle répond avec joie, comme une fille, comme le lui avait enseigné sa maman. S’il s’agissait de la volonté de Dieu, le monde allait recevoir le bénéfice.

Le 16 août 1948, Sœur Teresa ôta l’habit religieux qu’elle avait porté pendant presque vingt ans et quitta le couvent des Sœurs de Notre-Dame-de-Lorette. Elle portait désormais un sari blanc à rayures bleues, acheté à un bazar et béni par le Père Van Exem.

Sœur Teresa prononça ses vœux perpétuels le 24 mai 1937, fête de la Madone Auxiliatrice. Une grâce de Dieu, pour elle, de se consacrer définitivement au mois de mai, le mois de la Madone. Teresa dit oui, comme Marie : « Lorsqu’elle se vit annoncer la venue du Christ, ses lèvres prononcèrent une merveilleuse réponse, qui définit tout ce qu’elle était comme femme ». Elle fascinait Teresa.  C’est sa mère qui lui avait appris à apprécier le chapelet et à le réciter quotidiennement plusieurs fois. C’est même le chapelet à la main qu’elle parcourait les rues des faubourgs de Calcutta. Ce n’est pas un hasard si l’emblème des Missionnaires de la Charité représente un chapelet autour du globe terrestre et la croix, symbole du règne du Christ, étendu sur l’Inde. « Tout pour Jésus. Tout à Jésus grâce à Marie » : Voilà la devise de la congrégation fondée par Mère Teresa. Et la dévotion à Marie, « Mère de la vocation », est un fondement de la spiritualité des Missionnaires.

Comme Marie, Mère Teresa ne juge ni ne critique. Non que tout soit clair pour elle. Comprendre le dessein de Dieu est parfois très difficile. Mais lorsque cela devient impossible, elle s’y abandonne, confiante. Elle n’abandonne jamais, suivant l’exemple de Marie et se souvenant au fond d’elle-même de l’exhortation de sa mère à regarder en avant et à appartenir toujours et uniquement à Jésus.

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                        Mère Teresa et Jean-Paul II.

         En Jean-Paul II, Mère Teresa retrouve un père, en se redécouvrant elle-même fille. Elle lui écrit, elle le tient au courant de ses programmes, lui sourit lorsqu’ils se rencontrent, lorsqu’il lui caresse la tête, et qu’elle interprète ce geste comme une approbation et une invitation à continuer. Des attitudes familières, des signes d’estime et de respect mutuels.

L’abandon total à Dieu est peut-être ce qui liait le plus étroitement Mère Teresa et Jean-Paul II, écrit le cardinal Camillo RUINI. Le Pape avait parfaitement compris qui se trouvait en face de lui. Plus d’une fois le Souverain Pontife l’invita à persévérer. Non point que la petite sœur albanaise eu besoin d’exhortations, mais les invitations du Papes étaient concrètent : participer au Synode mondial des Evêques, à Rome, en 1980 ; se rendre à Beyrouth en 1982, par solidarité avec les victimes de la guerre qui était en train de déchirer le pays ; s’occuper des « pauvres » également à Rome, lorsqu’il mit à sa disposition une maison d’accueil dans l’enceinte même du Vatican.

La réponse est toujours positive. Mère Teresa – « la fille » – accepte avec joie les responsabilités que le Pape – « son père » –  lui confie.

C’était le 2 juin 1983. Mère Teresa était tombé de son lit dans le couvent romain des Missionnaires de la Charité à San Gregorio. Rien de grave.

Le Pape informé de l’accident et de la volonté de la missionnaire de poursuivre son œuvre à tout prix, lui téléphona : « le monde a besoin de vous. S’il vous plaît, allez à l’hôpital et reposez-vous. » C’est seulement à ce moment que Mère Teresa se résigna et accepta.

Le monde a vraiment besoin d’elle. Le monde de la douleur humaine, celui qui, pour le dire avec des mots du Saint-Père, « invoque un autre monde : le monde de l’amour humain ». La fondatrice des Missionnaires de la charité servait de trait d’union entre les deux : le « monde de la douleur humaine », qu’elle prenait en charge sans prétention de le gommer de la surface de la terre, et le « monde de l’amour humain », possible réponse à tant d’inexplicables souffrances. « Plantez l’amour dans le monde – disait la petite sœur avec son sari blanc ourlet de bleu – et il grandira ».

 

Noéline FOURNIER.

 

Transcription audio : Noéline FOURNIER

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