Prédication disponible en format audio.

Bonjour soeurs et frères en Christ,

L’Évangile de ce jour nous amène à méditer sur la parabole du pharisien et du publicain. Jésus donne cette parabole pour certaines personnes qui sont convaincues d’être justes.

Première question : Et moi ? Est-ce que je me considère comme juste ?

«  Le pharisien se tient debout et prie en lui-même : “Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.” Je te rends grâce, – oui, prière d’action de grâce – mais je ne suis pas comme les autres hommes, je jeûne, je verse le dixième de tout ce que je gagne. Peut-on dire que le pharisien prie? En fait, il s’admire devant Dieu, il fait son propre éloge, et au passage il juge et méprise le publicain.

Est-ce que ma prière à Dieu est parfois aussi tournée plus vers MOI -je,je,je – que vers ce Dieu que je veux rejoindre, que je veux écouter, est-ce un « élan » vers moi, plutôt que vers mon Seigneur ? Certes ma prière m’entraîne parfois plus vers la reconnaissance, parfois, c’est un cri de détresse, mais une prière à Dieu me tourne vers Dieu…

«  Le publicain, lui, se tient à distance et n’ose même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappe la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ».

Il se reconnaît pécheur.  C’est ce qui fait dire à Jésus : « C’est lui, le publicain, qui va devenir un homme juste ». Oui, juste, car il va pouvoir être justifié par la bonté de Dieu, ajusté à la volonté de Dieu, Dieu qui n’est qu’Amour, Dieu qui donne inlassablement son pardon.

Le modèle de l’humilité, c’est Jésus, Lui qui, comme le dit Saint Paul dans sa lettre aux Philippiens , « Lui qui, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes; il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la Croix. »

Jésus s’est anéanti pour rejoindre l’homme, pour se mettre au niveau de l’homme, et aussi pour aller le chercher et le ramener vers le Père.

Le but de l’humilité n’est pas de nous aplatir, l’humilité chrétienne ne peut pas être une résignation, une complaisance à ses propres faiblesses, encore moins un auto -dénigrement: « Je ne suis rien, je ne peux rien faire, je ne suis capable de rien ». Non, la véritable humilité consisterait plutôt à dire, comme Saint Paul dans sa lettre aux Philippiens : « Je peux tout en celui qui me donne la force. » La véritable humilité n’est pas quelque chose que nous pouvons acquérir par nos efforts, c’est un don de Dieu, un don que Jésus nous fait quand nous le contemplons et que nous contemplons son exemple, dans la méditation de la parole de Dieu, pour progresser en vérité, cette parole de Dieu, « vivante, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants, ….qui juge de mes intentions et des pensées de mon cœur. »

            Seigneur , je me tourne vers toi aujourd’hui pour que tu m’aides à grandir en vérité. Rends-moi toujours plus lucide avec moi-même. Donne-moi d’accepter mes limites, de les faire miennes, pour qu’avec ces limites assumées, je me reçoive de toi.

Permets aussi, que, conscient de ma fragilité, j’accepte celle des autres, permets que, ce que je condamne en l’autre, je puisse un jour découvrir que c’est aussi, sous une forme ou une autre, au fond de moi.

            Merci de me montrer ce qui, dans ma vie, n’est pas tourné vers toi, montre-moi mon péché, toutes ces situations où, activement ou par omission, je participe à une certaine forme de mal, d’injustice, préoccupé de mes seuls intérêts.

Seigneur, tu as dit : «Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux. »

            Donne-moi d’oser parfois faire la prière des pauvres de cœur, comme celle de la poétesse Marie Noël :

            « Seigneur, depuis notre dernière rencontre,

            Je n’ai rien mis de côté pour vous. Rien.

            Pas une bonne action. J’étais trop lasse.

            Pas une bonne parole. J’étais trop triste.

            Rien que le dégoût de vivre, l’ennui, la stérilité.

            Et Dieu dit : donne !…

            Le besoin d’être heureuse, la tendresse qui brise,

            La douleur d’être moi, sans retour.

            –Donne !

            Des troubles, des épouvantes, des doutes.

            –Donne !

            Seigneur, voilà que comme un chiffonnier, vous allez ramassant des déchets, des     immondices ?

            Qu’en voulez-vous faire, Seigneur ?

            –Le Royaume des Cieux. »

Alors Seigneur, donne-moi, de découvrir la grandeur de ton pardon, pour qu’ainsi libéré, je puisse dire avec humilité « Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom.» Et je sais, Seigneur, que tu feras encore de très grandes chose en moi, mais c’est Toi qui les feras en moi, à travers moi…

À Toi, Dieu, soit la gloire par Jésus Christ! Amen!

Samedi de la 3eme semaine de Carême – 21 mars 2020 – Joëlle Gaud, Laïc

Vous pouvez nous envoyer vos demandes de grâces et intentions de prière en répondant dans l’espace de commentaires. Elles seront recueillies et portées en intention à la messe du weekend à la Cathédrale de Saint Denis. Nous vous invitons aussi à partager cette méditation avec vos amis.

Votre email ne sera pas publié. Les champs obligatoires sont marqués *

*