Prédication disponible en format audio.

« Je vais vous envoyer Elie le prophète, Avant que vienne le Jour du Seigneur ». (Ml. 3,23)

                        Nous naissons tous blessés dans notre liberté. Le péché originel s’exprime le plus concrètement dans cette envie permanente que nous avons de commencer par dire « non » : cet « esprit de contradiction » quand on nous propose quelque chose ou la peur de se « laisser avoir » en consentant, ou tout simplement l’envie de dire le contraire.  A ce moment-là, dire « non » ce n’est pas être libre, c’est l’envers  de la liberté.

Nous sommes tous « prédestinés » au salut par le dessein de sagesse et de miséricorde du Père.  C’est trop facile de croire que les uns sont choisis pour être sauvés et les autres laissés pour compte. (Eph. 1-4) « Il (Dieu) nous a choisis dès avant la création du monde pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour ». « Il nous a choisis » c’est-à-dire tous les hommes. « Voilà en effet ce qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre Sauveur, lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même, qui s’est livré en rançon pour tous » (1Tm 2,3-6).

Marie est la prophétie vivante de ce à quoi nous sommes tous prédestinés. Nous sommes tous portés dans le cœur du Père comme des enfants bien-aimés.

              Ai-je la conviction que Dieu m’ait connu, m’ait appelé à la vie, m’ait aimé, m’ait racheté et m’ait voulu comme fils ou fille ? Le croyons-nous vraiment ?

Telle est Marie, par pure grâce, dès le premier moment de sa conception, sauvé par l’Unique Sauveur.

Alors on pourrait dire : « Elle était programmée, elle n’était pas libre… »

              Le plus grand mensonge du Malin, c’est de nous faire croire que si nous nous livrons à l’Amour de Dieu, à la prédestination de la Miséricorde et de la Grâce, nous ne serons plus libres…

              Où s’enracine donc la liberté spirituelle ? Dans le péché ou dans la grâce ?

Sommes-nous plus libres quand nous sommes pécheurs ou quand nous sommes graciés ?  Saint-Paul nous le dit : « Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2Co 3,17). Et dans la lettre aux Galates (5,13) : « C’est à la liberté que vous avez été appelés ».

Marie est la créature la plus libre qui soit.

La liberté nous a été donnée pour répondre joyeusement, amoureusement « oui » à Dieu. Être libre c’est pouvoir dire « oui », non pas dans une soumission légaliste, mais dans un élan d’amour.  Vous le savez bien, vous,  les prêtres, les Diacres, les religieux et religieuses, le jour où vous vous êtes dressés pour répondre à l’Appel en disant : « Me voici, oui », c’était le moment de votre vie où vous vous êtes sentis le plus libres.  On n’est jamais aussi libre que quand on est debout dans l’amour pour dire « oui » à l’amour offert.  A ce moment-là, obéir signifie « aller à la rencontre de ». L’obéissance est ce mouvement de l’amour dans le « oui » qui fait aller à la rencontre du vouloir de l’autre, qui y fait consentir, non dans une soumission d’esclave, mais dans la communion des volontés. C’est là, où s’enracine la plénitude de la liberté.

              Ainsi Marie, dans la simplicité et la plénitude de sa liberté, après avoir posé la question : « Mais comment cela va-t-il se faire ? » répond « oui » à l’Amour.  Et, d’ajouter (Lc1-38) :  « Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole ! »

Alors, « l’Esprit-Saint la couvrit de son ombre ». Marie n’a été prise ni dans le feu, ni dans la lumière, mais dans l’ombre de l’Esprit-Saint, c’est-à-dire dans la Foi.

              Marie a entendu les paroles de l’Ange et en a été bouleversée. Et la voilà qui s’offre à la Parole et à l’Esprit qui vient en elle donner chair à cette Parole.

              Marie va devenir cette terre, que va labourer la Parole de Dieu pour y semer le germe de Dieu : le Messie. Elle n’a pas ri comme Sarah, elle n’a pas douté comme Zacharie, elle s’est laissée faire. Elle a dit « oui » dans la liberté totale, la confiance et la simplicité de l’enfant. Marie ne s’est pas dérobée. Elle n’a pas trouvé de faux prétextes comme Zacharie : « Je suis trop vieux et ma femme trop vieille ». Elle a plongé dans la foi, elle ne s’est pas regardée.

              Marie n’a pas fait de grands calculs, elle n’a pas dit :

« Que va dire le village ? Que va dire Joseph ?

Où tout cela va-t-il  bien me mener ?… » 

Marie, sans retourner son regard sur elle, a eu cette radicale simplicité des enfants de Dieu  qui ne se regardent que dans le regard de Dieu et ne se reçoivent que de la tendresse du Père. Voilà le secret de Sa Liberté, tel est le secret de la nôtre.

MÉDITONS :

Marie, pourquoi, je t’aime – Ste Thérèse de l’Enfant Jésus.

 Je sais qu’à Nazareth, Mère, pleine de grâces

Tu vis très pauvrement, ne voulant rien de plus.

Point de ravissements, de miracles, d’extases

N’embellissent ta vie, O Reine des Elus !

Le nombre des petits est bien grand sur la terre.

Ils peuvent sans trembler vers toi lever les yeux.

C’est la voie commune, incomparable Mère,

Qu’il te plaît de marcher pour les guider aux Cieux.

                            L’Evangile de Marie, Edition des Béatitudes.

Méditations Avent 2019 – Lundi 23 décembre 2019– Noéline FOURNIER 

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