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Bonjour soeurs et frères en Christ,
Il n’est pas un seul texte de la liturgie de ce jour qui ne nous parle d’eau. Dans la première lecture, nous voyons l’eau jaillir du Temple, dans le livre d’Ezequiel, au chapitre 47, le Psaume 46-45 nous parle au verset 5 du Fleuve dont les bras réjouissent la ville de Dieu et l’évangile nous emmène aujourd’hui à la piscine de Bethzata, où Jésus guérit un paralytique.


Ezequiel, donc, voit des eaux sortant du Temple, des eaux qui s’élargissent pour devenir finalement un Fleuve. On ne peut que penser à l’Esprit Saint, comme le révèle Jésus, le dernier jour de la fête des Tentes, le jour le plus solennel où une procession allait puiser de l’eau à la piscine de Siloé. C’est en Jn 7, 37-39a : « Le dernier jour de la fête, le grand jour, Jésus debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! selon le mot de l’Écriture : De son sein couleront des fleuves d’eau vive. Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui ». Oui, il s’agit bien de l’Esprit Saint, cet Esprit de vie, qui nous délivre de la loi de la mort.


Et peut-être que dans cette eau qui coule du Temple, et qui devient finalement un Fleuve immense, on peut voir comme la progression de l’œuvre de l’Esprit Saint dans nos vies. Ez 47,3b-5 « L’homme me fit traverser l’eau, j’en avais jusqu’aux chevilles. Il mesura encore mille coudées et me fit traverser l’eau, j’en avais jusqu’aux genoux. Il mesura encore mille coudées, j’en avais jusqu’aux reins. Il en mesura encore mille, c’était un torrent que je ne pouvais traverser : l’eau avait grossi, il fallait nager : c’était un torrent infranchissable. »
Cette eau n’est d’abord qu’un petit cours d’eau, on a de l’eau jusqu’aux chevilles, mais on peut dire que déjà, les pieds savent où se poser, notre marche dans l’Esprit Saint est déjà guidée…


Quand nous avons de l’eau jusqu’aux genoux, nous avons une force nouvelle; n’est-il pas écrit en Is 35, 3b-4a : « Affermissez les genoux qui tremblent, dites aux craintifs : Courage, ne craignez pas ! » ?


Puis nous avons de l’eau jusqu’aux reins, la grâce de l’Esprit Saint nous donne d’agir, et nous pouvons entendre le Seigneur nous parler comme il parle à Jérémie au chapitre 13, au verset 11 « De même qu’un homme s’attache une ceinture autour des reins, de même je m’étais attaché toute la maison d’Israël et toute la maison de Juda pour qu’elles soient mon peuple… » Nous approchant de Jésus, vivant de sa vie, par Son Esprit, nous commençons à mourir au vieil homme. Mais cette ceinture que nous portons sur les reins, nous avons lu aussi, quelques versets au-dessus, comment elle avait pourri dans la fente du rocher où Jérémie l’avait cachée, comme lui avait demandé le Seigneur. Et à propos de cette ceinture hors d’usage, Dieu a dit : « C’est ainsi que je ferai pourrir l’immense orgueil de Juda et de Jérusalem ». Oui, nous commençons à entrer dans cette œuvre merveilleuse de l’Esprit de Dieu et nous commençons à mourir à notre orgueil, et à percevoir que c’est par la grâce de Dieu que nous pouvons penser pouvoir faire les œuvres de Dieu ; nous commençons à comprendre que sans Lui, nous ne pouvons rien. Oui, l’orgueil détruit tout, il fait tout pourrir.


Et c’est avec humilité que je peux commencer à entrer dans ce qui est devenu un torrent infranchissable, je peux entrer, personnellement et communautairement, dans l’œuvre de l’Esprit de Dieu, dans le Fleuve de Dieu, dans la vie de Dieu.
Peut-être rien d’extraordinaire, sinon que mes yeux commencent à s’ouvrir sur mes paralysies, que je peux enfin me lever et marcher. Dans l’Evangile de ce jour, Jésus dit au paralytique de la piscine de Bethzata : « Lève-toi, prends ton brancard et marche ». Le paralytique a été guéri… Moi aussi, je peux être guéri, peut-être parfois de maladies physiques, mais aussi d’autres paralysies, qui me bloquent, dans mes relations familiales, par exemple, dans mes relations au travail, ces paralysies que sont mes non-pardons, mes addictions, et tant d’autres éléments de ma vie qui m’empêchent d’avancer… Et Jésus, par son Esprit Saint vient m’aider à me lever, quels que soient les boulets que je traîne. Et la situation se renverse : ce brancard qui me portait, c’est moi maintenant qui le porte. Le passé n’est pas effacé, il a eu lieu, je ne peux rien y changer, le passé, c’est ce brancard que je porte. Mais je suis maintenant debout, j’avance malgré les difficultés qui sont parfois encore présentes, mais l’Esprit Saint me donne d’avancer en eau profonde.


« Et cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent. » dit le verset 9 du chapitre 47 du livre d’Ezequiel, et plus loin, au magnifique verset 12 « Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d’arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois, ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. »


Oui, le Saint-Esprit est semblable à l’eau d’un fleuve qui vient guérir, qui vient transformer notre être tout entier, qui nous aide à renoncer au péché, qui nous donne Sa force, pour vivre et répandre autour de nous les facettes du fruit dont il nous nourrit, comme il est écrit en Galates 5,22 : « Le fruit de l’Esprit est : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi.


Oui, Seigneur, merci pour ce don extraordinaire de ton Esprit Saint, que tu fais à chacun de nous. Que nous soyons ces arbres qui poussent au bord du torrent, nous nourrissant de Ta Parole. Que nous sachions trouver le vrai bonheur en cette plénitude de vie que tu nous donnes dès aujourd’hui. Aide-nous à nous convertir dans le quotidien de nos vies, ouvre nos yeux sur les gestes de réconciliation que nous n’avons pas encore faits, sur les personnes que nous savons dans le besoin et que nous n’avons pas encore aidées, sur ce que nous avons encore à changer en nous… Aide-nous à être ce jardin bien irrigué, cette source où les eaux ne manquent jamais, comme le dit le prophète Isaïe au chapitre 58 : « Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante, si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi… Le Seigneur sera toujours ton guide. En plein désert, il comblera tes désirs et te rendra vigueur. Tu seras comme un jardin bien irrigué, comme une source où les eaux ne manquent jamais. » (Is 58, 9b-11)

 

Mardi de la 4ème semaine de Carême – 21 mars 2023 – Joëlle Gaud Laïc

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