Prédication disponible en format audio.

Mi-savants, mi-magiciens, les « mages » de l’Antiquité pratiquaient la divination et l’astrologie… Or la Loi était claire : « On ne trouvera chez toi personne qui pratique divination ou magie » (Dt 18,10) « car c’est une rébellion le péché de divination, c’est de la présomption ! » (1Sm 15,23). Mais ces mages ne connaissaient pas encore leur Dieu et Père, Celui qui s’est révélé à Abraham, à Jacob et à Moïse… Ils ont été élevés dans la culture de leur pays, avec ses croyances, ses idoles… Mais ils sont de bonne volonté, ils cherchent la vérité… Aussi, Dieu va-t-il leur parler un langage qu’ils peuvent comprendre : une « étoile » nouvelle s’est levée dans le ciel… Aussitôt, ils l’interprètent selon leurs habitudes comme annonçant la naissance d’un grand roi et décident d’aller lui rendre hommage. Le Livre de la Sagesse présentait déjà l’exemple de ce marin païen qui s’engage sur les flots en « invoquant à grands cris un bois plus fragile que le bateau qui le porte » : son idole qu’il a sculptée à l’avant ou à l’arrière. « Mais c’est ta Providence, ô Père, qui le conduisait », comme ici pour les mages (Sg 14,1-3).

          Magnifique visage d’un Dieu Père de tous les hommes, qui s’occupe de tous avec Amour et leur parle le langage qu’ils peuvent comprendre, le langage de leur vie quotidienne… « La divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires au salut à ceux qui ne sont pas encore parvenus, sans qu’il y ait de leur faute, à la connaissance claire de Dieu et s’efforcent, avec l’aide de la grâce divine, de mener une vie droite. En effet, tout ce que l’on trouve chez eux de bon et de vrai, l’Eglise le considère comme un terrain propice à l’Evangile et un don de Celui qui éclaire tout homme, pour qu’il obtienne finalement la vie » (Concile Vatican II, LG 16).

          Guidés par l’étoile et l’Esprit de Lumière qu’ils n’ont pas encore reconnu, les mages ont marché vers le Christ « Lumière du monde », « Astre d’en Haut venu nous visiter pour nous donner de connaître le salut par la rémission de nos péchés » (Jn 8,12)… Les Ecritures leur donneront le lieu précis où il est né : Bethléem (Mi 5,1). Et l’étoile le leur confirmera en s’arrêtant au dessus de l’endroit où le Christ se trouvait. L’Esprit leur donnera alors d’éprouver une très grande joie… Et par sa Lumière, ils verront la Lumière de Dieu rayonner de cet enfant…

          Peu importent les circonstances incroyablement simples qu’ils découvrent : une famille pauvre, rassemblée dans la pièce commune, et ce petit enfant Roi déposé dans une mangeoire destinée aux animaux… A même le sol en terre battue, ils tomberont à ses genoux, ils se prosterneront, ils adoreront et offriront de l’or au Roi, de l’encens à Celui qui tout en étant vrai homme est aussi vrai Dieu, et de la myrrhe, une gomme-résine aromatique qui annonce déjà sa Passion : les soldats lui en proposeront sur la Croix, mélangée à du vin, et Nicodème apportera pour sa sépulture « un mélange de myrrhe et d’aloés d’environ cent livres » (330 kg ; Mc 15,23 ; Jn 19,39)…

          Puis, avertis en songe de ne pas retourner à Jérusalem chez le roi Hérode qui, dans le luxe de son palais, ne pensait qu’à éliminer cet éventuel concurrent, « ils regagneront leur pays par un autre chemin »… Mais ils partent avec cette Lumière intérieure qui a jailli en eux lors de la rencontre avec cet enfant, une Lumière qui leur permettra désormais de reconnaître la Présence de ce Dieu Amour au cœur de leur vie, et cela jusques dans les moindres petits détails de leur quotidien… N’était-il pas déjà avec eux, dans le secret, leur parlant le langage des étoiles pour les conduire à « l’Astre d’en Haut venu nous visiter dans les entrailles de miséricorde de notre Dieu pour donner à tout homme de connaître le salut par la rémission de ses péchés » (Jn 8,12 ; Lc 1,76‑79) ? Pardonnés, comblés, réconciliés avec leur Dieu et Père, ils repartent en sachant que rien, absolument rien ne pourra les arracher de sa main (Jn 10,28). Introduits par le Don de cet Esprit de Lumière (Jn 4,24 et 1Jn 1,5) dans la Maison du « Père des Lumières » (Jc 1,17), ce Mystère de Communion avec Lui dans l’unité d’un même Esprit (Ep 4,3 ; 2Co 13,13), ils vivront désormais leur quotidien comme étant déjà « dans ses parvis » (Ps 65(64),5), en attendant ce Jour où ils le verront dans toutes sa splendeur, par delà cette vie… Ils passeront alors de la foi à la claire vision…

Prions

Seigneur, nous t’en prions,

fais briller en nos cœurs la splendeur de ta gloire ;

nous pourrons alors traverser les ténèbres de ce monde

          et parvenir, dès maintenant, avec toi, dans la foi, à ta lumière éternelle…

Nous te le demandons par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,

qui vit et règne avec toi dans l’unité de l’Esprit,

maintenant et pour les siècles des siècles… Amen.

Epiphanie du Seigneur – 2 janvier 2022 – Jacques FOURNIER, diacre

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