Prédication disponible en format audio.

Dans l’Evangile de ce Dimanche (Jn 9), Jésus marche avec ses disciples, et il remarque un homme aveugle de naissance… Ce dernier ne le connaît pas. Il ne peut donc croire en lui. Il ne lui demande rien… Jésus s’approche, établit la relation et le rejoint dans ce désir qui, exprimé ou non, nous habite tous : vivre, vivre le plus pleinement possible, s’épanouir dans toutes les dimensions de notre être…

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         Pour communiquer, Jésus utilise le langage des médecins de son époque : avec de la terre et un peu de salive, il fait une pâte qu’il applique sur les yeux de l’aveugle. Rien d’extraordinaire, c’est si simple, si courant dans de telles circonstances… « Va te laver à la piscine de Siloé », lui dit-il, un mot qui en hébreu signifie « envoyé », et Jésus est l’envoyé du Père ! L’homme est de bonne volonté : il s’est laissé faire, et maintenant, il obéit… Il y alla donc, se lava et revint en voyant clair… Mais il ne connaissait toujours pas celui qui, gratuitement, lui avait fait un tel bien ! Peu de temps après, Jésus s’approche de lui à nouveau et lui demande : « Crois-tu au Fils de l’Homme ? » L’aveugle guéri lui répond : « Mais qui est-il pour que je croie en lui ? » Et là, Jésus se révèle à sa bonne volonté, dans l’invisible d’un cœur à cœur… « Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru » (1Jn 4,16).

Un autre jour, Jésus arrive pour la première fois dans une petite ville appelée Naïn (Lc 7,11-17). Au moment où il va y entrer, une veuve en sort : elle va mettre en terre son fils unique. Personne ne le connaît. Personne ne peut donc croire en lui. Personne ne lui demande rien. Jésus est bouleversé. Il s’approche, établit la relation et lui dit : « Ne pleure pas »… La prophétie d’Isaïe s’accomplit : « Il est venu pour nous donner de l’huile de joie au lieu d’un vêtement de deuil, un manteau de fête au lieu d’un esprit abattu » (Is 61,3). Puis il dit : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi »… Et il le remit à sa mère…

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         Un autre jour encore, Jésus entre à Jérusalem dans un sanctuaire païen de guérison, un lieu consacré aux idoles et regardé avec horreur par les religieux de son époque (Jn 5,1-9). Parmi la foule des malades, il remarque un homme qui était infirme depuis trente huit ans ! Ce dernier ne le connaît pas. Il ne peut donc croire en lui. Il ne lui demande rien… Jésus s’approche, établit la relation et le rejoint dans son désir de vivre, de vivre le plus pleinement possible : « Veux-tu guérir ? » Quelle question ! Mais sa réponse manifeste sa bonne volonté… « Lève-toi, prends ton brancard, et marche », lui dit Jésus. Il obéit, tout simplement, et il se mit à marcher ! Mais il ne connaissait toujours pas celui qui, gratuitement, lui avait fait un tel bien ! Peu de temps après, Jésus s’approche à nouveau et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. » Et là, il découvre que celui qui l’a guéri s’appelle Jésus…

Ce que le Christ a fait autrefois, il le fait toujours ! Il s’approche de qui ne le connaît pas, établit la relation, se révèle petit à petit dans un cœur à cœur où l’on se met à vivre « quelque chose » que l’on avait jamais vécu auparavant, une Plénitude qui, tout de suite, donne sens à la vie : nous sommes faits pour cela ! Et c’est un immense bonheur ! André Levet, ancien braqueur de banques, condamné à 120 ans de réclusion criminelle ( !), l’a découvert dans sa cellule, tout comme Jean Bernier, « le Grand Jacques », comme on l’appelait dans le milieu, qui passa directement de la prison à l’Abbaye Ste Marie du Désert, près de Toulouse, d’où il ne sortit plus jamais… Il avait rencontré l’Amour…

« La première motivation pour évangéliser est l’amour de Jésus que nous avons reçu, l’expérience d’être sauvés par lui qui nous pousse à l’aimer toujours plus… Nous disposons d’un trésor de vie et d’amour qui ne peut tromper, le message qui ne peut ni manipuler ni décevoir. C’est une réponse qui se produit au plus profond de l’être humain et qui peut le soutenir et l’élever. C’est la vérité qui ne se démode pas parce qu’elle est capable de pénétrer là où rien d’autre ne peut arriver. Notre tristesse infinie ne se soigne que par un amour infini. Et cette conviction est soutenue par l’expérience personnelle, constamment renouvelée, de goûter son amitié » (Pape François, la Joie de l’Evangile)…

Seigneur, tu connais nos limites, nos faiblesses, nos fragilités, mais « tu nous as faits pour toi, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ». Donne-nous de découvrir ta vie, ta paix… Aide-nous à l’accueillir, à la reconnaître et à la partager autour de nous…

Jacques Fournier, diacre.

Méditation du dimanche de Carême, le 30 mars 2014

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