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EZEKIEL 47,1 –9, 12 PSAUME 45 EVANGILE SELON SAINT JEAN 5, 1-16
Frères et sœurs, le psaume 45 de ce jour est à diffuser auprès de tous ceux qui doutent, de tous ceux qui sont dans la souffrance physique ou psychologique : « Dieu est pour nous refuge et force, secours dans la détresse, toujours offert »
Est-ce que Lhomme paralysé de l’Evangile de ce jour connaissait ce psaume ?
On peut l’imaginer au milieu de tous ces aveugles, boiteux et impotents. Voilà 38 ans qu’il est là près de la piscine de Bethzatha. Il est affecté d’un double handicap: d’une part il est malade depuis si longtemps qu’on peut penser que sa maladie est inguérissable, d’autre part il est incapable de descendre tout seul dans la piscine. En effet il n’a personne pour le plonger dans l’eau qui est réputée pour donner la guérison .
Toute la misère du monde semble se concentrer sur lui : d’abord il est malade ensuite il est seul, personne ne s’intéresse à lui: cette double souffrance nous l’avons peut-être connu ! Ceux qui ont eu la COVID en savent quelque chose.
Que fais Jésus ? Il prends l’initiative de porter sur lui son regard; c’est ce même regard bienveillant qu’il posa sur Zachée, sur la foule composée de brebis sans bergers ou sur la femme pécheresse. Contrairement à tous ceux qui sont autour de ce malade, Jésus lui témoigne de la compassion en faisant attention à lui, en lui parlant.
Pourtant sa question semble étonnante: « veux tu être guéri ? »
Il semble que le paralytique ne demande pas sa guérison à Jésus, il cherche surtout quelqu’un pour le plonger dans la piscine . Ne croit-il pas que Jésus puisse le guérir ?
Il nous est arrivé de demander au Seigneur de nous guérir, de guérir des proches qui sont souffrent . Mais de quelle guérison parlons-nous, celle du corps uniquement ?
Quelle la vraie guérison telle que Jésus la propose ?
Repérons son mode de guérison à travers quatre mots clefs dans cet Evangile
1 « Lève toi » sur le plan physique c’est impossible de se lever quand on a un handicap depuis la naissance , quand on a eu un accident ou quand on a subi une amputation suite au diabète.
Pourtant , rappelons–nous la parole de l’ange Gabriel à Marie au moment de l’Annonciation: « rien n’est impossible à Dieu » ( Mat 1,37) . L’histoire de l’Église est remplie de ces récits de guérisons que la médicine ne peut expliquer.
Ce « lève-toi » de Jésus a aussi une portée morale et rejoint un commandement majeur de l’Evangile : se convertir, commencer une nouvelle vie avec le Christ comme berger ; n’est-ce pas là le but du Carême ?
Nous avons à secouer notre paresse spirituelle, cette tiédeur qui nous paralyse dans la routine ( j’ai toujours fait comme ça, c’est mon habitude ). Avouons que certains jours nous trouvons de bons prétextes pour ne pas prier, pour ne pas participer à la messe, pour ne pas rendre service à nos parents vieillissants …
Ce « lève toi » a certainement inspiré le pape François quand il demandait aux jeunes: « ne soyez pas une génération-canapé ». Il nous encourage à reprendre notre vie en main, à sortir de chez nous, de nos idées noires.
2 «Prends ton brancard»: ce brancard est le symbole de son poids de souffrance qui le paralysait
Nous aussi nous avons nos « brancards » : les difficultés économiques, l’avenir incertain pour les enfants, la menace d’une guerre nucléaire en Europe…et puis la crise COVID qui n’en finit pas. Combien d’entre nous vivent encore calfeutrés dans leur maison depuis deux ans en se coupant des relations familiales, sportives, paroissiales, et en développant le « syndrome de la cabane » ?
Jésus semble dire au paralysé et à travers lui, il le dit aussi à chacun de nous : ta vie est compliquée mais n’abandonne pas, ne baisse pas les bras.
Surtout ne cherche pas d’échappatoires « pour oublier » parce qu’ils ne sont que des mirages ( l’alcool, les
drogues, les écrans …).
Jésus nous l’a promis: « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » ( Mat 28, 20).
En ce temps de carême faisons-nous confiance en sa parole ?
3 « Et marche »
Marcher ( c’est grand conseil donné par les psychologues en cas de dépression) .
Marcher, c’est tout simple: mettre un pied devant l’autre pour aller vers un but que l’on s’est fixé : le centre commercial, la poste, aller visiter un malade. C’est sortir de chez soi pour aller vers les autres, pour aller vers l’Autre c’est-à-dire le Seigneur.
Marcher c’est aussi valable pour notre vie spirituelle : se remettre en route rencontrer un prêtre pour une écoute ou une confession, se décider à trouver un temps pour prier en famille, s’engager dans notre paroisse, se mettre au service des plus démunis avec le Secours Catholique ou la Conférence saint Vincent de Paul . Cette marche-là est un remède pour guérir de notre maladie spirituelle.
4 «Ne pèche plus»:
Jésus invite le paralysé à ne pas tomber dans les pièges du diable; nous connaissons tous ses tentations: la gloire, la richesse, le pouvoir, la haine , la rancune, l, égoïsme, le découragement. Nous sommes parfois tombés dans ces pièges .
Pour repousser Satan: où en sommes-nous concernant les trois conseils donnés par Jésus le mercredi des Cendres (Mat 6, 1-6, 16-18) et le premier dimanche de carême ( Luc 4, 1-13) ?
Le partage: avec qui partageons-nous notre temps libre ? Notre savoir faire ? Avons-nous partagé un peu de notre argent en faveur des plus démunis ?
La prière: avons-nous pris le temps de lire un passage d’Evangile chaque jour ? De participer à l’une des animations de notre paroisse en ce temps de carême: ‘adoration, louange, les 24h00 pour Dieu, les chemins de croix, des enseignements …
Le jeûne: Où en sommes-nous des privations que nous nous sommes fixés au début du carême ?
L’Evangile de ce jour est une bonne nouvelle pour chacun de nous : notre Dieu nous guérit, il nous relève, il nous remets en route, il nous soutien dans notre marche et alors…à nous de faire de même pour ceux qui sont « paralysés » près de nous
PRIONS avec le chant de Glorious Relever le faible ( A Ecouter sur Youtube)
Au-delà des océans Tu es venu me chercher Au-delà de mes tourments Ton amour a triomphé
Montre-moi la splendeur et la beauté qu’il y a A t’obéir de tout cœur A se confier à ta voix !
Tu viens relever le faible Tu le prends dans tes bras Tu le conduis vers ton Père Qui le console ici-bas
Entends le cri de ma prière Sois mon secours et ma joie Passé de l’ombre à Ta lumière J’ai mis mon espoir en toi !
Puisque ma vie passera, en Toi je veux demeurer Puisque tu triompheras Mon cœur en Toi veut s’ancrer
Montre-moi la splendeur et la beauté qu’il y a A t’obéir de tout cœur A se confier à ta voix !
Mardi de la quatrième semaine de Carême – 29 mars 2022 – Père Lilian PAYET
Prière pour l’Ukraine
«Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous, pécheurs !
Seigneur Jésus, né sous les bombes de Kiev, aie pitié de nous!
Seigneur Jésus, qui est mort dans les bras de sa mère dans un bunker de Kharkiv, aie pitié de nous !
Seigneur Jésus, envoyé au front à vingt ans, aie pitié de nous!
Seigneur Jésus, qui voit encore des mains armées à l’ombre de ta croix, aie pitié de nous !
Pardonne-nous, Seigneur,
Si, non contents des clous avec lesquels nous avons percé ta main, nous continuons à boire le sang des morts déchirés par les armes.
Pardonne-nous, Seigneur, si ces mains, que tu as créées pour protéger, sont devenues des instruments de mort.
Pardonne-nous, Seigneur, si nous continuons à tuer notre frère, si nous continuons comme Caïn à enlever des pierres de notre champ pour tuer Abel.
Pardonne-nous, Seigneur, si nous continuons à justifier la cruauté par notre fatigue, si par notre douleur nous légitimons la cruauté de nos actes.
Pardonne-nous la guerre, Seigneur.
Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, nous t’implorons ! Arrête la main de Caïn !
Éclaire notre conscience, que ce ne soit pas notre volonté qui soit faite,
Ne nous abandonne pas à nos propres actions !
Arrête-nous, Seigneur, arrête-nous !
Et quand tu auras arrêté la main de Caïn, occupe-toi de lui aussi. C’est notre frère.
O Seigneur, arrête la violence !
Arrête-nous, Seigneur !»
Prière pour l’Ukraine et le Peuple Ukrainien composée par Mgr Domenico Battaglia, archevêque de Naples, et prononcée par le Pape François ce mercredi 16 mars à l’issue de l’audience générale donnée à St Pierre de Rome…