Prédication disponible en format audio.
Un jour, Jésus traversait la Samarie. Il arrive près du « puits de Jacob ». « Il était environ midi. Fatigué par la marche, il se tenait assis près du puits » (Jn 4).
« Une femme de Samarie vint pour puiser de l’eau ». Elle ne connaissait pas Jésus et ne l’avait encore jamais rencontré… Quelques dizaines d’années auparavant, un violent conflit avait opposé les Juifs et les Samaritains. Depuis, toute relation avait été rompue. De plus les Juifs considéraient les Samaritains comme des idolâtres, car ils avaient inclus dans leur culte du Seigneur des éléments propres aux idoles païennes environnantes…
Jésus prend l’initiative et entame la conversation avec elle : « Donne-moi à boire »… L’Amour fait les premiers pas. Elle s’en étonne : « Comment, toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? » De plus, il était interdit à l’époque à un homme d’aborder une femme seule…
Jésus balaye « toutes ces barrières qui les séparaient » (cf. Ep 2,14-18) et essaye de susciter en elle le désir de ce qu’il est venu proposer à tous : le « Don gratuit » (Rm 6,23) de l’Esprit Saint, Eau pure qui purifie (Ez 36,24-28), Eau vive qui vivifie : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive. »
Ce Don est offert non pas à celles et ceux qui le méritent, ou croiraient le mériter, mais aux pécheurs, aux blessés de la vie, aux malades de cœur et d’esprit… « Les plus grands pécheurs pourraient devenir les plus grands saints s’ils se confiaient en ma miséricorde », a dit le Christ à Sainte Faustine… « Va, appelle ton mari », lui dit Jésus, « et reviens ici. »… « Je n’ai pas de mari », répondit-elle… « Tu as bien fait de dire : « je n’ai pas de mari » », lui dit Jésus, « car tu as eu cinq maris et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; en cela tu dis vrai »… Une vie en concubinage, dirait-on aujourd’hui… Mais Jésus connaît sa bonne volonté, son désir de faire la vérité… Cela lui suffit : il peut entrer dans son cœur et dans sa vie pour la conduire petit à petit sur le chemin de la conversion, du repentir, de la justice et de la fidélité, le seul chemin qui conduise au vrai bonheur…
Telle est l’attitude de Dieu qui désire rejoindre tout être humain là où il est (cf. Ph 3,1-16), pour « l’arracher à ses ténèbres » (Col 1,13-14) dont il n’est peut-être pas conscient lui‑même, pour lui donner de découvrir ainsi, gratuitement, par amour, la vraie vie (Jn 10,10), la paix du cœur (Jn 14,27), la joie (Jn 15,11), le chemin du vrai bonheur (Mt 5,1-12)… Et pour Dieu qui connaît déjà tous les cœurs (cf. Jr 11,20 ; 17,10), la simple bonne volonté suffit…
C’est pourquoi, à Noël, juste après la naissance de Jésus, l’Ange du Seigneur, prit l’initiative d’apparaître aux bergers « durant les veilles de la nuit », au cœur de leurs ténèbres (cf. Lc 1,76-79), pour leur dire : « Soyez sans crainte, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur… Et soudain se joignit à l’ange une troupe nombreuse de l’armée céleste, qui louait Dieu, en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! » », comme l’a traduit St Jérôme : « Gloria in altissimis Deo et in terra pax in hominibus bonae voluntatis »… Car l’Amour fait toujours le premier pas, vers tous les êtres humains qu’il a créés gratuitement par Amour, et qu’il veut sauver tout aussi gratuitement, par Amour…
Prions
« Dieu notre Père, en Jésus, ton Envoyé, tu te révèles le Maître de l’Histoire et, dans l’Esprit, tu la mènes à son terme. Rends-nous vigilants dans l’attente du jour qui marquera, pour notre joie, l’accomplissement de ton Royaume de Lumière et de Vie. Nous te le demandons par Jésus, ton Fils notre Seigneur, qui vit et règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen ».
Mardi de la 1ere semaine de l’Avent – 29 novembre 2022 – Diacre Jacques FOURNIER
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