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A vous tous qui cheminez avec nous à la suite du Seigneur, nous vous souhaitons une heureuse et Sainte Année. Et nous vous donnons rendez-vous pour notre prochain parcours spirituel quotidien qui se déroulera, vous l’avez deviné : pour le Carême 2019.

Pour conclure notre parcours spirituel de ce Noël sur le thème : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » (St Athanase), nous vous proposons cette lettre d’Enzo Bianchi, prieur de Bose. Bonne lecture à vous et à bientôt !

Cher Jean,

         Aux premiers siècles après le Christ, l’Egypte a constitué un véritable berceau spirituel pour le christianisme. Elle a bien sûr accueilli les pères du désert, dont je t’ai souvent entretenu, mais elle a aussi vu naître Origène, qui faisait l’objet de ma dernière lettre. Je voudrais aujourd’hui te présenter le patriarche d’Alexandrie Athanase, né dans cette ville vers 295.

         Trois ans après avoir participé avec son évêque à l’important Concile de Nicée, en 325, Athanase fut choisi pour lui succéder comme évêque. Dans cette charge, sa préoccupation a été de confirmer ses fidèles dans la foi et la pratique chrétiennes. Il reconnaissait la grande valeur du témoignage de la vie monastique en ce sens, et visita à plusieurs reprises les monastères qui se développaient à son époque dans le désert égyptien.

         Mais une partie importante de sa vie et de ses efforts a également été occupée par des disputes théologiques. Contre la doctrine d’un certain Arius, qui réduisait le Fils de Dieu à une pure créature, une sorte de demi-dieu inférieur au Père, il s’agissait pour Athanase de défendre à la fois la divinité du Christ et l’humanité du Fils de Dieu incarné. Ces combats l’ont conduit en exil à bien cinq reprises, notamment à Trèves, puis à Rome.

         Le patriarche d’Alexandrie était loin de vouloir établir un système théologique rigoureux. Il a bien plutôt été un confesseur, un témoin vivant de la foi, cherchant de la sorte à soutenir celle des chrétiens. Au cœur de sa réflexion, on trouve cette phrase lumineuse : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. » La vie chrétienne constitue un échange qu’il s’agit de vivre : en s’abaissant et en devenant homme, le Fils de Dieu s’est fait notre égal ; cela entraîne par conséquent l’élévation de l’homme, appelé à devenir semblable à Dieu. Puisque « la caractéristique essentielle du christianisme se trouve précisément dans l’abaissement de la divinité », l’homme est appelé à son tour à se « diviniser ». Athanase est ainsi le premier à bien comprendre et à traduire en termes spirituels l’affirmation de l’apôtre Pierre qui assure que les chrétiens peuvent devenir « participants de la divine nature » (2P 1,4).

         Que l’humain est appelé à « se diviniser », Athanase le montre notamment à l’exemple d’Antoine le Grand, le père des moines, dans son œuvre retraçant la Vie d’Antoine (qui a d’ailleurs largement favorisé la connaissance du phénomène monastique dans la chrétienté occidentale de son temps). Avant même de dépeindre Antoine comme un modèle de vie monastique, Athanase le décrit comme un « homme de Dieu » qui, ayant longuement mené la bataille de la foi, se trouve transfiguré, et même divinisé !

         Nous sommes là au but de la vie spirituelle : participer à la vie éternelle, et même devenir Dieu. Oui, « l’homme est un animal dont la vocation est de devenir Dieu » ! Mais cette opération ineffable est impossible à l’homme et à ses propres forces : la divinisation se produit en nous par l’œuvre de l’Esprit saint. Comme l’a encore écrit Athanase : « La Parole s’est faite chair pour que nous puissions recevoir l’Esprit ». Et c’est l’Esprit précisément qui répand en nous l’amour pour Dieu et pour les hommes, jusqu’à faire de nous le Fils de Dieu, le Crucifié, qui pardonne aux ennemis et demande que tous soient sauvés… Certes, la créature ne devient pas le Créateur, mais Dieu se fait tout en tous, communion définitive, amour transfigurant le cosmos tout entier…

         En mettant cela en pratique (ou plutôt en laissant l’Esprit le réaliser en toi), tu t’en apercevras : cette réalité conduit à la joie paisible, même dans les épreuves et les tribulations que la vie présente. C’est parce qu’Athanase d’Alexandrie savait cela qu’il a encore pu exprimer cette autre pensée audacieuse : « Le Christ ressuscité a fait de la vie de l’homme une fête continuelle ! »

Ton ami Enzo

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