Prédication disponible en format audio.

Y a-t-il un amour plus grand que celui de la mère pour son enfant ? Saint Thomas d’Aquin (+1274) souligne que l’amour d’une maman est ce qui ressemble le plus à l’amour de Dieu parce que désintéressé.

Personne n’a aimé Jésus comme sa mère, la Vierge Marie. Amour non possessif qui oriente les autres vers son fils Jésus comme lors des noces de Cana. « Faites tout ce qu’il vous dira », déclare Marie aux serviteurs du banquet nuptial.

Marie est centrée et concentrée en son fils Jésus. C’est en lui qu’elle trouve la grâce divine. Elle vit pour Jésus et pour le faire connaître et aimer.

Jésus est tout pour Marie. Ceux qui fréquentent la vie spirituelle de la Vierge Marie par la prière finissent par lui ressembler. Jésus devient aussi tout pour eux. Saint Ambroise de Milan (+397) prêchait : « Le Christ est tout pour nous ! Si tu veux guérir une blessure, il est le médecin ; si la fièvre te brûle, il est la source ; si tu es opprimé par l’iniquité, il est la justice ; si tu as besoin d’aide, il est la force ; si tu crains la mort, il est la vie ; si tu désires le ciel, il est le chemin, si tu cherches dans les ténèbres, il est la lumière ; si tu cherches de quoi te nourrir, c’est lui l’aliment … Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon : bienheureux l’homme qui espère en lui » (Saint Ambroise de Milan (De Virginitate, 16, 99).

Admirable prédication de l’évêque de Milan qui captiva saint Augustin, philosophe à la dérive et assoiffé de vérité divine. C’est saint Ambroise qui plongea Augustin dans la lumière du Christ ressuscité, la nuit de Pâques de l’an 387 à Milan, capitale de l’empire romain, en lui accordant le sacrement du baptême ainsi qu’à son jeune fils Adéodat et à son ami Alypius.

La grandeur de la Vierge Marie réside dans sa foi en Jésus qui l’a sanctifiée par sa présence divine et par son exemple de charité.

À la suite de saint Ambroise de Milan, Augustin, devenu évêque d’Hippone, prêchera le Christ Jésus comme étant le centre, la source et le sommet de la vie de sa mère, Marie, et de l’Église. Écoutons-le  : « Faites attention, je vous en supplie, à ce que dit le Christ Seigneur, étendant la main vers ses disciples : Voici ma mère et mes frères. Et ensuite : Celui qui fait la volonté de mon Père, qui m’a envoyé, c’est lui mon frère, ma sœur, ma mère. Est-ce que la Vierge Marie n’a pas fait la volonté du Père, elle qui a cru par la foi, qui a été élue pour que le salut naquît d’elle en notre faveur, qui a été créée dans le Christ avant que le Christ fût créé en elle ? Sainte Marie a fait, oui, elle a fait la volonté du Père, et, par conséquent, il est plus important pour Marie d’avoir été disciple du Christ que d’avoir été mère du Christ ; il a été plus avantageux pour elle d’avoir été disciple du Christ que d’avoir été sa mère. Donc, Marie était bienheureuse, parce que, avant même d’enfanter le Maître, elle l’a porté dans son sein.

Voyez si ce que je dis n’est pas vrai. Comme le Seigneur passait, suivi par les foules et accomplissant des miracles divins, une femme se mit à dire : Heureux, bienheureux, le sein qui t’a porté ! Et qu’est-ce que le Seigneur a répliqué, pour éviter qu’on ne place le bonheur dans la chair ? Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et la gardent ! Donc, Marie est bienheureuse aussi parce qu’elle a entendu la parole de Dieu, et l’a gardée : son âme a gardé la vérité plus que son sein n’a gardé la chair. La Vérité, c’est le Christ ; la chair, c’est le Christ. La vérité, c’est le Christ dans l’âme de Marie ; la chair, c’est le Christ dans le sein de Marie. Ce qui est dans l’âme est davantage que ce qui est dans le sein.

Sainte Marie, heureuse Marie ! Et pourtant l’Église vaut mieux que la Vierge Marie. Pourquoi ? Parce que Marie est une partie de l’Église, un membre éminent, un membre supérieur aux autres, mais enfin un membre du corps entier. S’il s’agit du corps entier, le corps est certainement plus important qu’un seul membre. Le Seigneur est la tête, et le Christ total est à la fois la tête et le corps. Bref, nous avons un chef divin, nous avons Dieu pour tête.

Donc, mes très chers, regardez vous-mêmes : vous êtes les membres du Christ, et vous êtes le corps du Christ. Comment l’êtes-vous ? Faites attention à ce qu’il dit : Voici ma mère et mes frères. Comment serez-vous la mère du Christ ? Celui qui entend, celui qui fait la volonté de mon Père, qui est aux cieux, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. En effet, je comprends bien : mes frères ; je comprends bien : mes sœurs. Car il n’y a qu’un seul héritage : c’est pourquoi, le Christ, alors qu’il était le Fils unique, n’a pas voulu être seul : dans sa miséricorde, il a voulu que nous soyons héritiers du Père, que nous soyons héritiers avec lui. » (Saint Augustin (354-430) sur l’Évangile selon saint Matthieu (12,41-50). Serm. 25, 7-8. PL 46 ; 937-938. La liturgie des heures IV. Pages 1144-1145).

En route vers le Synode sur la synodalité, marqué par trois mots-clés (communion, participation et mission), rendons grâce à Dieu le Père qui nous donne d’avancer en synergie avec le Christ Jésus, en prenant pour Mère et pour modèle la Vierge Marie, pour recevoir la grâce de l’Esprit Saint.

Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.

Mardi de la 2e semaine de l’Avent – 7 décembre 2021 – Fr. Manuel Rivero O.P.

Vous pouvez nous envoyer vos demandes de grâces et intentions de prière en répondant dans l’espace de commentaires. Elles seront recueillies et portées en intention à la messe du weekend à la Cathédrale de Saint Denis. Nous vous invitons aussi à partager cette méditation avec vos amis.

Votre email ne sera pas publié. Les champs obligatoires sont marqués *

*