Prédication disponible en format audio.

Jésus fut crucifié un vendredi, une veille de Sabbat qui, cette année-là coïncidait avec la fête de Pâques. Puis, il fut rapidement mis au tombeau en fin d’après midi par Nicodème et Joseph d’Arimathie, avant que le temps du Sabbat ne commence. Ils l’enveloppèrent dans un linceul, disposèrent des aromates autour de son corps, et fermèrent le tombeau…

Dès le sabbat fini, alors que les premières lueurs de l’aube commençaient à poindre, Marie Madeleine et Marie, Mère de Jacques et de Joseph, vinrent au tombeau pour laver son corps et changer son linceul. Mais « l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige. L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : “Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.” Voilà ce que j’avais à vous dire. 

Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » »

Alors que Marie Madeleine et Marie venaient de voir l’Ange du Seigneur, et d’entendre le message qu’elles devaient transmettre aux disciples de Jésus, “Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez”, Jésus Lui-même vient à leur rencontre et leur répète quasiment les mêmes Paroles : « Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » Incroyable insistance. Et pourquoi précisément en Galilée ?

La fin de l’Evangile nous renvoie au tout début… Installé à Nazareth, petit village de la Galilée, Jésus était allé rejoindre Jean-Baptiste au Jourdain, et il avait reçu lui aussi ce baptême de repentir dont il n’avait pas besoin, par solidarité avec les pécheurs. Puis, il était allé au désert, tenté quarante jours par le diable, pour revenir ensuite en Galilée, et s’installer cette fois non pas à Nazareth, le village de son enfance, mais à Capharnaüm, au bord du lac de Tibériade appelé aussi « mer de Galilée ». Et là, il commença à annoncer la Bonne Nouvelle : « Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche ». Et juste après, il appelait ses quatre premiers disciples… Puis il partira sur les routes de Palestine, et même au-delà, annonçant et annonçant encore la Bonne Nouvelle d’un Dieu Père, tout proche, infiniment aimant de cet Amour que nous, pécheurs, nous appelons le plus souvent « Miséricorde »… Pour aider à croire en cette Incroyable Beauté, invisible à nos yeux de chair, Jésus accomplira beaucoup de signes, de guérisons, de miracles, allant jusqu’à apaiser d’une Parole une de ces multiples et redoutables tempêtes de cette mer de Galilée. Les disciples le suivront, ils verront, ils écouteront, et tour à tour douteront, comprendront mal, mais aussi s’émerveilleront et grandiront petit à petit dans la foi et la confiance…

Si le Christ Ressuscité leur demande maintenant de revenir en Galilée, là où tout avait commencé, c’est qu’un nouveau départ les attend. Certes, ils ne verront plus Jésus en sa chair, ils ne transpireront plus avec lui sur les routes, ils ne dîneront plus avec lui autour d’un feu de bois… Mais l’aventure continue, autrement… S’ils ne le connaissent plus maintenant selon la chair, une connaissance nouvelle, de cœur, leur est donnée, dans l’insaisissable de la foi. Désormais, il s’agit de vivre « quelque chose » qui leur fera dire que Jésus est là, à l’œuvre… « La vie est bien mystérieuse », écrivait Ste Thérèse de Lisieux. « Nous ne savons rien, nous ne voyons rien, et pourtant, Jésus a déjà découvert à nos âmes ce que l’œil de l’homme n’a pas vu. Oui, notre cœur pressent ce que le cœur ne saurait comprendre, puisque parfois nous sommes sans pensée pour exprimer un « je ne sais quoi » que nous sentons dans notre âme ». Et St Paul écrivait de son côté : « Même si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant ce n’est plus ainsi que nous le connaissons. Si donc quelqu’un est dans le Christ, c’est une création nouvelle : l’être ancien a disparu, un être nouveau est là » (2Co 5,16-17).

Dans la foi, les disciples vont donc repartir à la suite du Christ, pour vivre avec lui une nouvelle aventure, toujours au service de l’annonce de cette Bonne Nouvelle : Dieu est là, tout proche, invisible mais présent et agissant bien réellement, bien concrètement pour le seul bien de tous les hommes qu’il aime. Le Christ est le Roi des rois, le Seigneur des Seigneurs, vrai Dieu né du vrai Dieu. Tout pouvoir lui a été donné, le pouvoir tout puissant de l’Amour pour qui tout est toujours possible… Marchant à la tête de ses disciples, invisiblement, il continue à agir en eux, avec eux et par eux pour que le plus grand nombre d’hommes et de femmes accueillent de cœur cette Bonne Nouvelle…

Les dernières Paroles de Jésus en St Matthieu sont ainsi les suivantes, dernières Paroles pour un nouveau départ, en Galilée, où tout commence en fait mais cette fois ce sera dans l’invisible de la foi : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde »…

 

Prions

Seigneur Jésus, toi qui veut que tous les hommes soient sauvés, tu nous invites à prier ainsi : « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ; priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. Allez ! » (Lc 10,2) « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit « Recevez l’Esprit Saint » » (Jn 20,21-22).

Nous t’en prions, Seigneur, accorde au plus grand nombre, de découvrir, autant qu’il est possible ici-bas, cette Bonne Nouvelle de l’Amour, et aide-nous ensuite à te suivre tous ensemble de notre mieux en heureux témoins de cette Plénitude de Vie et de Paix que tu veux offrir à tout homme…

Jacques Fournier, Diacre – Temps de Carême – Lundi 2 Avril 2018

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