Prédication disponible en format audio.

« Dieu nous aime parce qu’il est amour, et l’amour tend de nature à se répandre, à se donner. Dieu ne lie même pas sa bienveillance à notre conversion : celle-ci tout au plus est une conséquence de l’amour de Dieu. Saint Paul dit que Dieu nous a aimés même lorsque nous nous étions trompés. Qui de nous aime de cette manière, sinon un père ou une mère ?  Une mère aime son enfant même quand il est pécheur. Dieu fait la même chose avec nous, nous sommes ses enfants bien-aimés. L’amour appelle l’amour ! » (Pape François). Et cet appel s’adresse à notre liberté, car l’amour ne peut que se vivre, se déployer dans le respect de la liberté de l’autre… Qu’allons-nous lui répondre ?

Pour aborder ce point, Jésus prend notamment l’image d’un père qui renvoie bien sûr, en clin d’œil, à Dieu, « Notre Père » à tous : « Un homme avait deux fils ». L’un agira bien, l’autre mal, mais les deux sont ses fils et cela, rien ni personne ne pourra le changer. Le Père s’adresse ainsi à tous les hommes, quels qu’ils soient, quoiqu’ils fassent, car tous sont ses enfants, tous « créés à son image et ressemblance » (Gn 1,26-28).

« Il vint trouver le premier et lui dit : « Mon enfant » », et l’on pourrait continuer avec le prophète Isaïe : « Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime » (Is 43,4). « Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres ; si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé » (Sg 11,24).

            S’adressant à son enfant, dans l’amour, le Père va solliciter sa liberté, et il la respectera infiniment : « Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne. » Personne d’autre que son enfant ne répondra à sa place… « Je ne veux pas » dit-il… Le Père ne lui proposait pourtant qu’un chemin de vie, pour son seul bien… « Je te propose la vie ou la mort… Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez ! » (Dt 30,19). Dieu, de son côté, ne veut que la vie pour son enfant, pour tous ses enfants, pour tout homme, et cela de tout son être ! Et il est infini ! La détermination et la force de son vouloir sont donc eux aussi infinis : rien ni personne ne le fera jamais changer d’avis ! Mais il ne peut contraindre qui que ce soit à recevoir son trésor (Mt 13,44), cette Plénitude de Vie qu’il veut donner à tous (Col 2,9-10 ; Ep 5,18 ; 1Th 4,8)… C’est à nous de lui répondre librement : « Oui, je le veux ! ». Dieu, Lui, de son côté, a déjà dit son « Je le veux ! » à tous, en nous créant… Et ce « Je le veux ! » est inaltérable, inébranlable : il ne peut qu’être éternel, comme Dieu lui-même… Mais il n’atteindra pleinement son but qu’au jour où nous lui donnerons enfin notre « Oui ! », de tout cœur… Ainsi, cet enfant qui avait commencé par dire « Je ne veux pas », « se repentit », et puisque, pour Dieu, la porte est toujours ouverte (Ap 21,25), tout comme ses bras, « il y alla », enfin… Et c’est Dieu Lui-même qui, bouleversé d’amour et de compassion, va « courir se jeter à son cou et l’embrasser tendrement » (Lc 15,20).

Mais nous ne le savons que trop bien : notre « Oui ! » est fragile, notre « Je veux ! » inconstant (Rm 7,14-25). Mais c’est justement ce tréfonds de notre être blessé, incapable de s’en sortir par lui-même, que Dieu attend et veut guérir, si nous acceptons de le lui offrir… Et ce que nous ne pouvons pas par nous-mêmes, Lui, il le peut et il le fera, car il le veut de tout son être, et il est infini (Lc 5,12-16 ; Mt 19,26) !

 

Prions

Tu veux, Seigneur, « que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,4-6). Que ta Lumière, nous t’en prions, triomphe de toutes nos ténèbres, et qu’elles nous donnent d’être ensuite les heureux témoins de ton Amour, de ta Miséricorde et de ta Bonté auprès de tous ceux et celles qui ne t’ont pas encore reconnu…

 

Jacques Fournier, Diacre – Temps de Carême – Mardi 20 mars 2018

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